Chapitre 10 : Vers l’espoir, la résilience, la résistance et la guérison

« Une approche centrée sur la guérison pour traiter le traumatisme exige de passer d’une question comme : « qu’est-ce qui t’est arrivé ? » à « qu’est-ce qui serait bon pour toi ? » et de voir les personnes exposées au traumatisme comme des agentes dans la création de leur propre bien-être plutôt que comme des victimes d’événements traumatiques. »
(Ginwright, 2018)

Half brain - half fingerprint symbols

Comme vous l’avez déjà lu, le cerveau est remarquablement adaptable – altérant constamment sa composition et sa fonction selon ce qui se produit. Cette adaptabilité teinte l’expérience du traumatisme que vit une femme. Cela peut également lui permettre d’avoir du répit – un soulagement qui pourrait lui avoir échappé pendant des années. Comme nous, notre cerveau existe en réseaux. Oui, le traumatisme change le cerveau, mais l’empathie le fait aussi (Jankowiak-Siuda, Rymarczyk, Grabowska, 2011).

Les approches intersectionnelles de la guérison valorisent et explorent les concepts du rétablissement, de la résilience et de la résistance au-delà des approches occidentales traditionnelles. Les approches occidentales du « mieux-être » sont basées sur l’absence de maladie alors que le mieux-être autochtone peut être centré sur l’équilibre physique, mental, émotionnel et spirituel et le lien entre soi-même, les autres et l’environnement (Linklater, 2011). Dans certaines communautés autochtones, les approches de la guérison mettent l’accent sur l’importance du récit et de recevoir les récits comme un acte de résistance à l’oppression et à la violence. Les histoires, dont la poésie, les récits et les chansons peuvent jouer un rôle puissant dans la guérison en créant la communauté et en donnant un nouveau sens aux expériences personnelles et collectives (Clark, 2016).

Parties du cerveau actives avant l’EMDR

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Après l’EMDR

brain with very few highlighted area

Les chercheurs et les praticiens peuvent désormais mesurer les effets de la thérapie en prenant une image du cerveau avant le traitement et une autre après le traitement. Celle du haut montre un cerveau ayant de nombreuses zones hyperactives qui peuvent provoquer une dysrégulation émotionnelle, des flashbacks, des sensations d’engourdissement, un brouillard cognitif et des cauchemars. Celle du bas, qu’on a prise après des séances de déconditionnement émotionnel par les mouvements oculaires (DEMO), montre une réduction de cette hyperactivité. De nombreuses études indiquent le potentiel de traitements tels que le DEMO dans la modification du fonctionnement du thalamus en particulier, ce qui peut éliminer, sinon réduire sensiblement, les symptômes associés au trouble de stress post-traumatique (Bossini et collab., 2017).

Techniques de pleine conscience

La pleine conscience est une stratégie visant à connecter une femme à son environnement immédiat grâce à ses sens – la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher, le goûter. Cela peut être un moyen utile de gérer les flashbacks, l’anxiété élevée et les symptômes de dissassociation. Parmi les stratégies de pleine conscience, on retrouve : écouter de la musique, respirer profondément dix fois ou plus, se passer les mains à l’eau froide, toucher la terre et effectuer des tâches répétitives ou se concentrer sur des mots croisés, par exemple.

Une trousse ou un sac de guérison (ou sac de médecine) pourrait être un élément positif en lien avec chacun des cinq sens qui peuvent aider à calmer des réactions à une « alerte élevée », par exemple, une pierre lisse que l’on peut toucher ou de la sauge que l’on peut respirer.

brain food icon

Matière à réflexion :

  • Quelles stratégies d’adaptation avez-vous remarquées chez les femmes aînées qui ont vécu de la violence ? Comment ces stratégies peuvent-elles être comprises dans le contexte d’intersection de son identité ? (genre, âge, sexualité, race, capacité, etc.)
  • Quelles ressources spécifiques sont disponibles près de votre collectivité pour les femmes qui ont vécu un traumatisme et qui font face à des obstacles uniques ? Cela peut inclure les femmes aînées en situation de handicap, les femmes autochtones, les femmes racialisées et les femmes immigrantes et réfugiées.

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au sujet de chacun des éléments des principes qui tiennent compte du traumatisme décrits ici.

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Matière à réflexion :

  • Que signifient la prévisibilité, la transparence et la collaboration pour votre secteur ? Comment partagez-vous l’information sur la tenue de dossiers avec les survivantes ?
  • Est-ce que le lieu où vous rencontrez les survivantes est accessible physiquement et culturellement pour les aînées ? Comment pourriez-vous modifier cet espace pour le rendre plus sécuritaire et plus accueillant pour une aînée, une transgenre, une femme autochtone ayant vécu un traumatisme crânien ?
  • Quelle est la partie du présent outil qui a eu la plus grande portée pour vous ? Comment pourriez-vous échanger avec d’autres professionnelles et professionnels de votre domaine à ce sujet ? Quels concepts pourraient être plus difficiles que d’autres à intégrer dans votre travail ?

Message de post-test: Veuillez visiter https://www.https://www.surveymonkey.com/r/posttestFR pour répondre à un bref questionnaire sur le matériel que vous avez appris.

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